Mon cheval vieillit

 

Vingt ans le bel âge ! Enfin, pour vous et moi certainement.

Pour nos compagnons à quatre pattes c’est plutôt l’entrée en catégorie sénior.

Certains signes ne trompent pas, apparition de poils blancs, raideur, amaigrissement, baisse de performance, fatigue…

Même si le vieillissement n’est pas une pathologie en lui-même, les modifications physiologiques liées à l’âge font apparaitre certaines affections ou augmenter l’incidence de certaines autres.

 La phytothérapie a un vrai rôle à jouer dans le soutien du cheval âgé. Les plantes peuvent être données sur de longues périodes et ont tout naturellement leur place lors d’affections chroniques.

Alors quelles plantes utiliser pour quelles pathologies ?

1.  Soutien général de l’organisme.

-Les plantes adaptogènes : 

Ce sont des plantes qui grâce à leur propriétés immunomodulatrices, tonifiantes et antioxydantes permettent de ralentir le processus de sénescence ainsi que les effets du vieillissement sur l’organisme. Parmi ces plantes on citera l’éleuthérocoque encore appelé ginseng de Sibérie. Chez le cheval, on le donne en cas de fatigue, ou pour stimuler le système immunitaire. 

-Les plantes antioxydantes :

Elles permettent de ralentir l’action des radicaux libres qui entrent en jeu dans le processus de vieillissement. Ma préférée, le Ginkgo biloba, l’arbre qui a résisté à Hiroshima. Outre son action antioxydante et ses bienfaits sur l'ensemble de l'organisme, il protège également le système cardiovasculaire et cérébral. On l’utilise notamment lors de troubles cognitifs car il améliore la circulation sanguine cérébrale.

 

2.  Soutien de l’appareil locomoteur

a)      L'arthrose

Arrêtons-nous un instant sur l’arthrose, (ostéoarthrose de son vrai nom). Cette pathologie est l’une des plus fréquentes du cheval âgé. Il s’agit d’une dégénérescence progressive du cartilage articulaire. La prise en charge repose sur la gestion de l’inflammation et de la douleur ainsi que l’apport de plantes reminéralisantes.

-Les plantes anti-inflammatoires et analgésiques :

Le choix est large ! Toutefois la plante de référence en la matière reste l’harpagophytum, dont l’efficacité a été démontrée dans plusieurs études. Attention cependant aux chevaux avec antécédents d’ulcères gastriques. Dans ce cas on lui préférera la racine de boswellia, un arbre originaire d’inde et d’Afrique du nord.

Le Saule et la Reine des prés précurseurs de l’aspirine, sont riches en dérivés salicylés ce qui leur confère des propriétés anti inflammatoires, analgésiques et antirhumatismales 

Le curcuma a des propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes, hépatoprotectrices, drainantes et antitumorales. Pour une meilleure biodisponibilité de la curcumine et donc une meilleure efficacité on peut associer le curcuma à un corps gras (huile delin ou de colza)

Le cassis fait également partie des plantes anti-inflammatoires, on l’aime tout particulièrement pour son action drainante sur les articulations. C’est la plante la plus utilisée en gemmothérapie.

-Les plantes reminéralisantes :

La prêle est une plante très riche en silicium, élément indispensable au métabolisme des tissus osseux et cartilagineux ce qui lui confère une action anti-arthrosique. Elle possède également des effets anti-inflammatoires et analgésiques.

L’ortie est reconnue pour ses actions anti-inflammatoires et minéralo-modulatrices. Elle contient également du silicium

Le bambou a une richesse en silicium encore supérieure à la prêle qui peut aller jusqu’à 65%. Il présente donc un grand intérêt dans la prévention des troubles de la minéralisation osseuse et de l’ostéoporose.

b)       Tendons et ligaments

Le cheval en vieillissant est plus sujet aux problèmes ligamentaires et tendineux et met plus de temps à cicatriser. Par conséquent lors du traitement de lésions musculaires, tendineuses ou ligamentaires, il est essentiel de favoriser la régénération tissulaire en agissant sur l’inflammation, en stimulant la cicatrisation et en renforçant les structures atteintes.

En local on peut appliquer de l’arnica pour ses propriétés anti-inflammatoire et analgésiques. Le gel d’aloe vera favorise quant à lui la cicatrisation des lésions grâce à son action sur les fibroblastes.

En interne, la centella asiatica a des propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes. Mais son grand intérêt repose sur sa capacité à activer la synthèse du collagène de type 1 constituant principal des tendons et ligaments.

Les plantes riches en silicium comme le bambou et la prêle seront elle aussi d’une aide précieuse pour la régénérescence des tissus.

3. Mon cheval maigrit

     L'un des problèmes récurent chez nos séniors est l’amaigrissement et la fonte musculaire. Les causes sont multifactorielles et il convient de porter une attention toute particulière sur la vermifugation et les soins dentaires.

Un apport en levure active et levure de bière permettra de renforcer la flore intestinale pour une meilleure assimilation des nutriments. Alors, on pourra se pencher sur des plantes riches en protéines comme le fenugrec, mais aussi riches en omega comme les graines de chia ou de lin extrudé.

La spiruline quant à elle est une algue riche en protéines mais aussi en vitamines, minéraux et oligo- éléments qui est particulièrement adaptée pour le soutient du cheval âgé.    

Le vieillissement favorise également le développement d'affections digestives. Le cheval âgé est plus sujet aux  ulcères et aux coliques , la phytothérapie là encore sera un soutien grâce aux plantes aux actions anti acide, antispasmodique ou laxatives.    

4. Soutien de l'appareil cardiovasculaire

L'appareil cardiovasculaire s'affaiblit avec le vieillissement, ce qui peut entrainer une insuffisance cardiaque chronique.

L'aubépine est LA plante du coeur! en effet elle a entre autre des propriétés, cardiotonique, antioxydantes, anti-arythmiques et anti-hypertensives. 

On pourra donc l'utiliser comme soutien du système cardiovasculaire chez le cheval âgé qui souffre d'insuffisance cardiaque.

Pour compléter l'action de l'aubépine, on pourra utiliser des plantes diurétiques comme le pissenlit afin d'agir sur la pression artérielle.

Le ginkgo est lui aussi très intéressant notamment grâce à son action sur la circulation périphérique

5. Soutien oculaire

Le vieillissement entraine de nombreuses modifications oculaires chez le cheval. Augmentation des affections microbiennes, conjonctivites, cataractes...

En application externe sur une compresse, l'eau florale de bleuet ou de camomille soulageront en cas de conjonctivite

En interne la Myrtille est une plante riche en anthocyanosides dont l'action en réduisant la perméabilité capillaire aide à protéger le cristallin et la rétine. On l'utilise chez le cheval en cas d'uvéite chronique et dans la prévention de la cataracte

6. Soutien endocrinien

Le dysfonctionnement pituitaire de la pars intermédia (DPPI) ou Syndrome de Cushing. 

On utilisera ici des plantes permettant de réduire la production de cortisol comme le ginkgo.

Le gattilier quant à lui est la plante de référence des troubles endocriniens. Il contient des diterpènoides  qui lui confèrent des propriétés agoniste à la dopamine.

une étude menée sur 25 chevaux souffrant de DPPI (Self, 2007) a montré que l'administration quotidienne de 10ml de teinture mère de gattilier pendant 3 mois permet d'améliorer significativement les signes cliniques liés au Cushing (hirsutisme, léthargie, fourbure, redistribution des graisses) 

Le vieillissement du cheval s'accompagne donc de nombreux maux et nous aurions pu aborder ici beaucoup d'autres pathologies, comme les affections respiratoires dont l'incidence augmente singulièrement avec l'âge tout comme les pathologies digestives. 

La phytothérapie est là pour accompagner vos chevaux sur le long terme et sera un précieux soutien pour les aider à profiter pleinement d'une retraite souvent bien méritée.

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